Le concept de « Gastrodiplomatie », une façon de promouvoir la scène culinaire locale d’un pays, a été présenté à un large public de professionnels lors d’un atelier consacré au tourisme gastronomique, lors du salon World Travel Market (WTM) qui s’est tenu à Londres la semaine dernière.
L’atelier Food Tourism 2025
L’atelier, intitulé « Food Tourism 2025 : Ce que vous devez savoir maintenant » et animé par Erik Wolf, fondateur de la World Food Travel Association (WFTA), visait à donner un aperçu des entreprises et des destinations pour préparer le succès dans le secteur du tourisme gastronomique dans la prochaine décennie. Un groupe d’experts a participé à l’atelier et s’est penché sur une série de questions concernant l’alimentation et les boissons dans le tourisme, dans le but de montrer aux professionnels comment répondre aux demandes des consommateurs et rester compétitifs.
Maria Athanasopoulou, propriétaire de la société grecque Respond on Demand, a participé à la table ronde et a fait une présentation sur la « gastrodiplomatie », un terme et un domaine qui a été utilisé pour la première fois vers l’an 2000 et qui caractérise l’initiative d’un pays ou d’une destination de créer des relations diplomatiques avec d’autres pays par sa cuisine locale.
Athanasopoulou, ambassadeur pour la Grèce de l’AELE, a pour objectif de faire passer l’offre gastronomique grecque à un niveau supérieur : au-delà des frontières.
« La gastrodiplomatie est une pratique très utile qui, si elle est correctement mise en œuvre, peut devenir un outil efficace pour promouvoir le tourisme alimentaire en Grèce « , a déclaré Athanasopoulou à GTP Headlines en marge de l’atelier.
Un secteur qui fait l’unanimité des touristes
Selon les données, les aliments et les boissons continuent d’être parmi les principaux facteurs de motivation des voyageurs, 93 % d’entre eux participant intentionnellement à une activité alimentaire ou consomment une boisson unique pendant leurs vacances et 81 % effectuant des recherches sur les aliments et les boissons avant leur départ vers une nouvelle destination.
« La Grèce a une très bonne gastronomie locale avec une histoire séculaire et en tant que pays, nous devrions trouver la bonne façon de la mettre en valeur à travers un plan sérieux et à long terme qui donnera des chances égales dans toutes les régions grecques d’être promues », a déclaré Athanasopoulou.
Par le biais de la gastrodiplomatie, un État tente de créer des contacts et des relations internationales positives, grâce à sa gastronomie locale. Elle cherche aussi à exprimer, à travers sa gastronomie locale, sa singularité, sa culture et son histoire.
« D’une part, nous, les professionnels, devrions tous être correctement formés en ce qui concerne le secteur du tourisme gastronomique, et d’autre part, l’Etat devrait créer un solide programme de gastrodiplomatie en coopération avec des spécialistes de la gastronomie pour toute la Grèce, » a-t-elle ajouté.
« Ce n’est qu’alors que nous deviendrons compétitifs en tant que destination de tourisme gastronomique « , a-t-elle souligné.
La gastrodiplomatie a été introduite pour la première fois par Paul Rockower et Sam Chapple-Sokol au début des années 2000. Depuis, de nombreux États comme les États-Unis, le Pérou, la Thaïlande et d’autres ont mis sur pied des programmes gouvernementaux officiels à l’appui de la gastrodiplomatie.
Selon les recherches d’Athanasopoulou, de nombreux pays ont eu recours à des campagnes de gastrodiplomatie au cours de la dernière décennie afin de promouvoir leur destination dans d’autres pays.
« La gastrodiplomatie, à mon avis, crée principalement une sorte d’influence culturelle, bien qu’à certains égards, nous puissions également voir sa dimension économique, puisque certains produits locaux de la destination prévue sont également connus « , a déclaré Mme Athanasopoulou lors de sa présentation.
« Pour moi, le rôle majeur de la gastrodiplomatie est de rapprocher les gens de différents pays… C’est une nouvelle méthode à fort potentiel, qui peut conduire à une augmentation encore plus importante du tourisme gastronomique d’une région, à sa reconnaissance internationale, ainsi qu’à une relance réussie de son industrie touristique « , a-t-elle conclu.